Activités de la Plateforme, octobre 2022
Depuis plus de vingt ans la Plateforme lutte contre des conditions de travail trop souvent désastreuses dans l’agriculture industrielle et s’engage pour renforcer une agriculture paysanne. De nombreuses pétitions, propositions ou courriers ont été adressés autant aux autorités qu’aux représentant.es de l’agriculture en Suisse pour améliorer les conditions de vie et de travail des personnes embauchées dans le secteur agricole. Les associations de consommateurs/trices ainsi que le public ont été largement informés des graves conséquences de la politique agricole menée actuellement faisant disparaître de nombreuses fermes chaque année. La concentration de la production agricole dans des exploitations de plus en plus grandes conduit au remplacement de paysan.nes relativement indépendant.es par des personnes employées souvent dans des statuts précaires. Malgré toutes les rigidités caractérisant le monde agricole helvétique et la pression exercée sur les métiers de l’agriculture par la globalisation des marchés, nous avons pu obtenir quelques succès. Nous pouvons citer par exemple: Les heures de travail légales pour les employé.es agricoles ont ainsi été limitées à 45 heures dans le canton de Genève et le label « Bio » a intégré un minimum de conditions sociales. La Plateforme a également soutenu de nombreuses luttes dans d’autres pays comme celles du SOC/SAT en Andalousie, celle du Codetras dans le sud de la France ou celle de La Via Campesina pour la souveraineté alimentaire et la « déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales » (UNDROP), adoptée en 2018. Lors de la réunion du comité de la Plateforme le 31 octobre, celui-ci a dû constater que seules quelques têtes grises assuraient le suivi de son engagement et que la pérennité de l’association n’était pas assurée. C’est pourquoi, le comité propose de réduire, du moins temporairement, ses activités en attendant que des forces nouvelles s’impliquent dans cette lutte qui devrait concerner toutes celles et ceux qui voudraient que leurs plats du jour soient issus d’une agriculture saine et sociale. Alors que la Plateforme réduit ses activités, de nouveaux chantiers de lutte se mettent en place. Lors de sa séance, le comité a eu le plaisir d’accueillir un représentant de la semaine du goût qui a présenté le projet d’une « Assurance sociale alimentaire ». Ce projet, dont les contours plus précis sont encore en élaboration, pourrait aussi amener à une agriculture plus sociale. En France un projet similaire a démarré il y a quelques années : le « Collectif pour une Sécurité sociale de l’alimentation ». En espérant qu’une large prise de conscience des enjeux autour de l’alimentation ait lieu, le comité remercie ses membres pour leur participation.