Pétition 1
Nous lançons ensemble avec "Résistance au plat du jour" le 1er mai 2021 la pétition pour de meilleures conditions de travail pour les employé.e.s agricoles.
En vertu des contrats-type de travail (CTT) cantonaux, les employé.e.s dans l’agriculture des cantons de Berne et de Zurich travaillent 55 heures par semaine – et ceci par n’importe quel temps, vent glacial, chaleur torride ou pluie torrentielle. Ce temps de travail d’une durée excessive est dépassé depuis longtemps et il doit être adapté aux conditions de travail usuelles en Suisse.
Nous appelons les gouvernements des cantons de Berne et de Zurich ainsi que les organes exécutifs cantonaux compétents à remanier de toute urgence les contrats-types pour les employé.e.s agricoles en adaptant les points suivants :
1. Semaine de 45 heures en moyenne annuelle avec limitation des heures supplémentaires
2. Introduction d’un salaire minimal contraignant de Fr. 4‘000.- bruts par mois.
Par ailleurs, nous appelons les gouvernements des cantons de Berne et de Zurich ainsi que les organes exécutifs cantonaux compétents à s’engager en faveur de la soumission du travail agricole à la loi cantonale sur le travail.
Pourquoi votre signature est importante :
- La production agricole en Suisse est assurée à plus de 25% par une main-d‘oeuvre non familiale. L’industrialisation de l’agriculture demande une main-d’oeuvre de plus en plus nombreuse, notamment dans le domaine du maraîchage. Ces travailleuses et travailleurs saisonnier.ère.s sont pour la plupart des migrant.e.s dont les conditions de travail sont extrêmement précaires.
- Effet signal important pour les autres cantons : La plupart des cantons autorisent des semaines de travail de 50 heures et plus. Berne et Zurich, avec 55 heures hebdomadaires, sont deux grands cantons avec une production agricole importante. L’amélioration des conditions de travail dans ces deux cantons agirait comme un signal à l’intention de tous les autres cantons du fait que les conditions de travail sont réglées à l’échelon cantonal et qu’à ce jour, les responsables politiques se sont toujours opposé.e.s à une réglemen-tation nationale.
- Prévention de la santé :Les longs horaires sont nocifs pour la santé et augmentent le risque d’accidents. C’est pour cette raison que le canton de Genève a réduit dès 2013 le temps de travail dans le secteur agricole à 45 heures par semaine
- Rémunération équitable :Dans la majorité des cantons, le salaire minimal actuel, non contraignant et recommandé dans l’agriculture est de Fr. 3’300.- par mois. Cela correspond à la moitié du salaire médian suisse (en 2018: 6’538 francs bruts). Un salaire minimal de 4’000 francs pour les travailleuses et travailleurs agricoles reste toujours modeste – compte tenu de la dureté du travail et de la longueur du temps de travail. Nous exigeons une rémunération équitable des paysans et paysannes, des travailleurs et travailleuses agricoles.
- Protection juridique des travailleurs agricoles : L’agriculture est exemptée de la loi sur le travail (tout comme le travail dans les ménages privés), ce qui prive les employé.e.s agricoles d’une protection légale importante. Nous exigeons dès lors que le travail agricole, tout comme l’économie domestique, soient soumises au droit du travail.
- La Suisse a adopté le 17 décembre 2018 la déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan.e.s et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP). La pétition va dans le sens de cette déclaration novatrice
- Les travailleuses et travailleurs agricoles sont indispensables à la production alimentaire: sans travailleuses et travailleurs agricoles, pas de légumes ni de céréales régionales saines, pas de lait ni de fruits frais!