Pour le respect de tous les travailleurs migrants, CETIM, janvier 2012
Le CETIM a édité son dernier cahier :
POUR LE RESPECT DES DROITS DE TOUS LES
TRAVAILLEURS MIGRANTS
Le premier des droits humains de tout un chacun devrait être le droit de
pouvoir rester dans son pays d'origine et d'être à l'abri du besoin.
Mais le développement inégal qui caractérise le monde actuel pousse un nombre
toujours plus important de personnes à chercher des cieux plus cléments. La
migration internationale a pris des proportions très importantes depuis
quelques décennies. Les politiques néolibérales qui président à la
mondialisation actuelle ont accéléré le mouvement de la migration
internationale, fournissant au capital une main d'oeuvre toujours meilleur
marché. Le nombre de migrants a presque doublé entre les années 2000 et 2010
pour dépasser 200 millions de personnes à travers le monde. Toutes les régions
du monde sont désormais concernées par ce phénomène et, fait nouveau, presque
la moitié des migrants aujourd'hui est constituée de femmes.
Ce mouvement massif de populations a évidemment des conséquences économiques,
politiques, sociales et culturelles importantes tant dans les pays d'accueil
que dans les pays de départ. Si elle signifie bien souvent pour les pays
d'origine une fuite des cerveaux (pourtant indispensables à leur développement
économique, social et culturel), la migration, est de manière générale,
toujours bénéfique pour les pays d'accueil. En effet, les migrants contribuent
à la prospérité des pays d'accueil, dont la plupart ne peuvent plus se passer,
tant ils sont indispensables pour le bon fonctionnement de leur économie. Ils
contribuent par ailleurs à l'enrichissement culturel et artistique.
Il ne faut pas perdre de vue que les migrants jouent également un rôle
d'amortisseur social, à défaut d'un monde plus égalitaire, en contribuant à
l'entretien de leurs familles restées dans leurs pays d'origine.
Contrairement à une idée reçue en Occident, la majorité de la migration
internationale se déroule entre les pays du Sud. Selon les données de 2010, sur
les 128 millions de migrant-e-s résidant dans les pays du Nord, seuls 74
millions étaient originaires des pays du Sud alors que ces derniers
accueillaient 86 millions de migrants sur leur sol.
Il faut également noter que le nombre de migrant-e-s dits
« irréguliers », « clandestins » ou « sans
papiers » est élevé en Europe et aux Etats-Unis (presque la moitié des
migrants irréguliers du monde entier), étant donné que ces pays ont pris des
mesures administratives, législatives et même militaires pour empêcher toute
migration « non désirée » vers leur territoire. Ces mesures ont
également vidé de sa substance la Convention de Genève, déjà restrictive dans
sa portée, et l'ont rendue presque non opérationnelle, comme c'est le cas en
Europe.
Si les Etats d'accueil ont le droit de réguler les flux migratoires, au sens du
droit international en vigueur, ils ont le devoir de respecter et de faire
respecter les droits des migrants, qu'ils soient réguliers ou irréguliers.
C'est le sens des conventions internationales adoptées au sein de l'ONU et de
l'OIT.
Tout en se concentrant en particulier sur la situation des migrants
irréguliers, le présent cahier présentera la portée des conventions en
question.
Table des matières :
Introduction
I. Les causes de la migration internationale
II. Les problèmes rencontrés et les violations des droits humains des migrants
durant le processus de la migration
III. La situation des migrants dans les pays d'accueil et à leurs frontières
A) L'Union européenne
1. La situation des migrants réguliers
2. La situation des migrants irréguliers
3. La situation des demandeurs d'asile
4. Les détentions arbitraires
5. Les délits de solidarité
B) La situation des travailleurs/travailleuses domestiques migrants
dans le monde
IV. Les mesures préconisées au niveau international pour la protection des
droits des migrant-e-s
Conclusion
Annexe
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